Regarde toi,
Regarde moi,
Regarde nous. Que sommes nous devenus. Nous et nos promesses de se rendre heureux, au moins le temps d’une seconde . On en a fait du chemin bien stagnant depuis ce petit soir qui ressemblait tant à un nouveau matin. Je me tue au travail pendant que de ton côté tu te tue à me tuer encore et toujours. L’été est là, bien là même. Je suis content, j’avais voté pour qu’il vienne plus tôt. Il me permettra de créer des petits arc en ciel au milieu de ces innombrables larmes qui peuvent jaillir même sans tristesse, même en pleine allégresse. Elles sont bizarres ces larmes. Si peu salées.
Cassis. Oui, tu connais pas, une toute petite ville pas loin de La Ciotat, qui est pas loin de Marseille. La vue depuis la montagne qui surplombe la petite ville de Cassis et la Méditerranée est un des plus beaux endroit que j’ai pu voir dans ma vie. Cette vue, je voulais te la faire découvrir en gardant pour une fois un effet de surprise… que j’aurai spoilé juste 3 secondes avant le dernier virage et tout un trajet rallongé pour encore mieux apprécier l’effet de surprise et te voir te manger en pleine face cette mer qui est tellement maternelle pour l’algérois que je suis. On devrait l’appeler Mère Méditerranée d’ailleurs. Le jour où je perdrai ma mère, je sais que la grande bleue m’aidera à être moins triste. Les mères ont toujours raison tu sais. Même si ça nous défrise. Peut être qu’un jour tu le comprendras lorsqu’on te mettra un petit bout chou dans les mains. La joie, la peur, la fierté de voir la plus belle personne du monde sortir de ton ventre et tout cet amour insoupçonné qui était caché en toi sans même que tu en sois consciente. Ce moment où tu sais de manière innée que tu n’es plus la personne la plus importante au monde et bien entendu, la responsabilité qui va avec. Le mouron, que j’ai envers toi et qui me fait vivre et ressentir ces mots de Léo Ferré : » Ne rentre pas trop tard, surtout ne prend pas froid » (Avec le Temps), je le ressens de moins en moins. C’est bizarre hein ? Savoir que malgré mes souffrances tu continues tes activités lubriques, c’est hors de ma cognitivité. J’essaie hein. J’essaie de voir le monde autrement que par ma vision et mes valeurs. Mais j’y arrive pas. Je ne comprends pas comment une personne va faire une activité loisir somme toute loin d’être vitale, tout en sachant pertinemment que cette activité va engendrer de la souffrance chez une personne que tu penses aimer et qui elle, t’aime. Peut être que c’est ça le sadisme ou l’égoïsme ou le manque d’empathie ou comme ma théorie du moment me laisse à penser que c’est l’aveu d’être une junkie tout simplement. J’espère que ça valait le coup au moins.
